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Njǫrðr et Skaði
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ᚽᛁᚿ ᚦᚱᛁᚦᛁ ᚭᛌ ᛁᚱ ᛌᛆ ᛁᛧ ᚴᛆᛚᛆᚦᛧ ᛁᛧ ᚿᛁᚭᚱᚦᛧ᛫ ᚽᚭᚿ ᛓᚢᛧ ᚭ ᚽᛁᛙᚿᛁ ᚦᛆᚱ ᛌᛁᛙ ᚽᛆᛁᛐᛁᛧ ᚿᚢᛆᛐᚢᚿ᛬ ᚽᚭᚿ ᚱᛆᚦᛧ ᚠᚢᚱᛁᚱ ᚴᚭᚴᚢ ᚢᛁᛐᛌ ᚢᚴ ᛌᛐᛁᛚᛁᛧ ᛌᛁᛆ ᚢᚴ ᛁᛚᛐ᛬ ᛆ ᚽᚭᚿ ᛌᚴᛆᛚ ᚽᛆᛁᛐᚭ ᛐᛁᛚ ᛌᛆᚠᛆᚱᚭ ᚢᚴ ᛐᛁᛚ ᚢᛆᛁᚦᚭ᛬ ᚽᚭᚿ ᛁᛧ ᛌᚢᛆ ᚭᚢᚦᛁᚽᛧ ᚢᚴ ᚠᛁᛌᛆᛚ ᛆᛐ ᚽᚭᚿ ᛙᛆ ᚴᛁᚠᚭ ᚦᛆᛁᛙ ᚭᚢᚦ ᛚᚭᛐᛆ ᛁᚦᛆ ᛚᚭᚢᛌᛆᚠᛁᛆᛧ ᛁᛧ ᛆ ᚽᚭᚿ ᚽᛆᛁᛐᚭ ᛐᛁᛚ ᚦᛁᛌ᛬ ᛆᛁᚽᛁ ᛁᛧ ᚿᛁᚭᚱᚦᚱ ᚭᛌᛆ ᛆᛐᛆᛧ᛬ ᚽᚭᚿ ᚢᛆᛧ ᚢᛓ ᚠᚢᛐᛧ ᛁ ᚢᚭᚿᛆᚽᛆᛁᛙᚢᛙ᛫ ᛁᚿ ᚢᚭᚿᛁᛧ ᚴᛁᛌᛚᚢᚦᚢ ᚽᚭᚿ ᚴᚢᚦᚢᚿᚢᛙ ᚢᚴ ᛐᚢᚴᚢ ᛁ ᛙᚢᛐ ᛆᛐ ᚭᛌᛆ ᚴᛁᛌᛚᛁᚴᚢ ᚦᚭᚿ ᛁᛧ ᚽᚢᚿᛁᛧ ᚽᛆᛁᛐᛁᛧ᛬ ᚽᚭᚿ ᚢᛆᚱᚦ ᛆᛐ ᛌᛆᛐ ᛙᛁᚦ ᚴᚢᚦᚢᚿᚢᛙ ᚢᚴ ᚢᚭᚿᚢᛙ᛬
Hinn þriði áss er sá er kallaðr er Njǫrðr, hann býr á himni þar sem heitir Nóatún. Hann ræðr fyrir gǫngu vinds ok stillir sjá ok eld. Á hann skal heita til sæfara ok til veiða. Hann er svá auðigr ok fésæll at hann má gefa þeim auð landa eða lausafjár er á hann heita til þess. Eigi er Njǫrðr ása ættar. Hann var upp fœddr í Vanaheimum, en vanir gísluðu hann goðunum ok tóku í mót at ása gíslingu þann er Hœnir heitir. Hann varð at sætt með goðunum ok vǫnum.
Le troisième Ase est celui qui est appelé Njǫrðr ; il habite au ciel l’endroit appelé Nóatún. Il a pouvoir sur la marche du vent, et il calme la mer et le feu ; c’est lui que l’on doit invoquer pour la navigation et pour la pêche. Il est si riche et si fortuné qu’il peut donner, à ceux qui l’invoquent pour cela, abondance de terres et de biens meubles. Njǫrðr n’appartient pas à la race des Ases. Il fut élevé au Vanaheimr (« pays des Vanes »), mais les Vanes le livrèrent en otage aux dieux, et, en échange, ils reçurent celui qui est appelé Hœnir. Il fut à l’origine de l’accord qui s’établit entre les dieux et les Vanes.
ᚿᛁᚭᚱᚦᛧ ᛆ ᚦᛆ ᚴᚢᚿᚢ᛫ ᛁᛧ ᛌᚴᛆᚦᛁ ᚽᛆᛁᛐᛁᛧ᛫ ᛐᚢᛐᛁᛧ ᚦᛁᛆᛐᛌᛆ ᛁᚭᛐᚢᚿᛌ᛬ ᛌᚴᛆᚦᛁ ᚢᛁᛚ ᚽᛆᚠᚭ ᛓᚢᛌᛐᛆᚦ ᚦᚭᚿ᛫ ᛁᛧ ᛆᛐ ᚽᛆᚠᚦᛁ ᚠᛆᚦᛁᚱ ᚽᛁᚿᛆᛧ᛫ ᚦᛆᛐ ᛁᛧ ᚭ ᚠᛁᚭᛚᚢᛙ ᚿᚭᚴᚢᛧᚢᛙ᛫ ᚦᛆᚱ ᛌᛁᛙ ᚽᛆᛁᛐᛁᛧ ᚦᚱᚢᛙᚽᛆᛁᛙᛧ᛫ ᛁᚿ ᚿᛁᚭᚱᚦᛧ ᚢᛁᛚ ᚢᛁᛧᚭ ᚿᛆᚱ ᛌᛆ᛬ ᚦᚭᚢ ᛌᛆᛐᚢᛌᛐ ᚭ ᚦᛆᛐ᛫ ᛆᛐ ᚦᚭᚢ ᛌᚴᚢᛚᛐᚢ ᚢᛁᛧᚭ ᚿᛁᚢ ᚿᛆᛐᛧ ᛁ ᚦᚱᚢᛙᚽᛆᛁᛙᛁ᛫ ᛁᚿ ᚦᛆ ᛆᚦᚱᛆᛧ ᚦᚱᛁᛆᛧ ᛆᛐ ᚿᚢᛆᛐᚢᚿᚢᛙ᛬ ᛁᚿ ᛁᛧ ᚿᛁᚭᚱᚦᛧ ᚴᚢᛙ ᛆᚠᛐᛧ ᛐᛁᛚ ᚿᚢᛆᛐᚢᚿᛆ ᛆᚠ ᚠᛁᛆᛚᛁᚿᚢ᛫ ᚦᛆ ᚴᚢᛆᚦ ᚽᚭᚿ ᚦᛁᛐᛆ᛬
Njǫrðr á þá konu, er Skaði heitir, dóttir Þjaza jǫtuns. Skaði vill hafa bústað þann, er átt hafði faðir hennar, þat er á fjǫllum nǫkkurum, þar sem heitir Þrymheimr, en Njǫrðr vill vera nær sæ. Þau sættust á þat, at þau skyldu vera níu nætr í Þrymheimi, en þá aðrar þrjár at Nóatúnum. En er Njǫrðr kom aptr til Nóatúna af fjallinu, þá kvað hann þetta:
L’épouse de Njǫrðr est Skaði, la fille du géant Þjazi. Skaði voulait avoir comme séjour celui qu’avait eu son père, c’est à dire dans les montagnes, à l’endroit appelé Þrymheimr. Mais Njǫrðr, lui, voulait être près de la mer. Alors ils convinrent qu’ils séjournaient neuf nuits à Þrymheimr, puis trois nuits à Nóatún. Mais quand Njǫrðr revint des montagnes à Nóatún, il déclama ceci :
ᛚᛆᛁᚦ ᛁᛧᚢᛙᚴ ᚠᛁᚭᛚ᛫
ᚢᛆᚱᚴᛆ ᛁᚴ ᛚᛁᚴᛁ ᚭ᛫
ᚿᛆᛐᛧ ᛆᛁᚿᛆᛧ ᚿᛁᚢ᛫
ᚢᛚᚠᛆ ᚦᚢᛐᛧ
ᛙᛁᛧ ᚦᚢᛐᛁ ᛁᛚᛧ ᚢᛁᛧᚭ
ᚽᛁᛆ ᛌᚭᚴᚢᛁ ᛌᚢᚭᚿᛆ᛬
Leið erumk fjǫll,
varka ek lengi á,
nætr einar níu;
ulfa þytr
mér þótti illr vera
hjá sǫngvi svana.
Haïssables me sont les montagnes.
Je ne fus pas longtemps là-bas,
neuf nuits seulement.
Le hurlement des loups
Me faisait horreur,
Comparé au chant des cygnes.
ᚦᚭ ᚴᚢᛆᚦ ᛌᚴᛆᚦᛁ ᚦᛁᛐᛆ᛬
Þá kvað Skaði þetta:
Alors Skaði déclama ceci :
ᛌᚢᚠᚭ ᛁᚴ ᚿᛁ ᛙᛆᛐᛆᚴ
ᛌᛆᚢᛆᛧ ᛓᛁᚦᛁᚢᛙ ᚭ
ᚠᚢᚽᛚᛌ ᛁᛆᚱᛙᛁ ᚠᚢᚱᛁᚱ᛫
ᛌᛆ ᛙᛁᚴ ᚢᛁᚴᛧ᛫
ᛁᛧ ᛆᚠ ᚢᛁᚦᛁ ᚴᛁᛙᛧ᛫
ᛙᚢᚱᚽᚢᚿ ᚽᚢᛁᚱᛁᚭᚿ ᛙᛆᛧ᛬
Sofa ek né máttak
sævar beðjum á
fugls jarmi fyrir;
sá mik vekr,
er af víði kemr,
morgun hverjan már.
Dormir, je ne pus
Sur les rives de la mer
À cause du cri des oiseaux.
Elle m’éveille,
Venant du bois,
Chaque matin, la mouette.
ᚦᚭ ᚠᚢᚱ ᛌᚴᛆᚦᛁ ᚢᛓ ᚭ ᚠᛁᛆᛚᛁᛐ ᚢᚴ ᛓᚢᚽᚦᛁ ᛁ ᚦᚱᚢᛙᚽᛆᛁᛙᛁ᛫ ᚢᚴ ᚠᛁᚱ ᚽᚢᚿ ᛙᛁᚭᚴ ᚭ ᛌᚴᛁᚦᚢᛙ ᚢᚴ ᛙᛁᚦ ᛓᚢᚽᚭ ᚢᚴ ᛌᚴᚢᛐᛧ ᛐᚢᛧ᛬ ᚽᚢᚿ ᚽᛆᛁᛐᛁᛧ ᚭᛐᚢᛧᚽᚢᚦ ᛁᚦᛆ ᚭᛐᚢᛧᛐᛁᛌ᛬ ᛌᚢᛆ ᛁᛧ ᛌᛆᚽᛐ᛬
Þá fór Skaði upp á fjallit ok bygði í Þrymheimi, ok ferr hon mjǫk á skíðum ok með boga ok skýtr dýr. Hon heitir Ǫndurguð eða Ǫndurdís. Svá er sagt:
Skaði remonta alors dans la montagne et s’établit à Þrymheimr. À présent, elle va souvent à ski et, armée d’un arc, elle chasse les bêtes sauvages. Elle est appelée « divinité du ski » ou « dise du ski ». Voici ce qui est dit :
ᚦᚱᚢᛙᚽᛆᛁᛙᛧ ᚽᛆᛁᛐᛁᛧ
ᛁᚱ ᚦᛁᛆᛐᛌᛁ ᛓᛁᚢ᛫
ᛌᛆ ᚽᛁᚿ ᚭᛙᛆᛐᚴᛁ ᛁᚭᛐᚢᚿ᛫
ᛁᚿ ᚿᚢ ᛌᚴᛆᚦᛁ ᛓᚢᚴᚢᛁᛧ
ᛌᚴᛁᚱ ᛓᚱᚢᚦᛧ ᚴᚢᚦᛆ
ᚠᚢᚱᚿᛆᛧ ᛐᚢᚠᛐᛁᛧ ᚠᚭᚦᚢᚱ᛬
Þrymheimr heitir
er Þjazi bjó,
sá hinn ámátki jǫtunn,
en nú Skaði byggvir
skír brúðr guða
fornar toptir fǫður.
Þrymheimr est appelé l’endroit
Où habitait Þjazi,
Le très puissant géant.
Mais à présent Skaði réside,
Elle, la resplendissante épouse des dieux,
Dans l’antique domaine paternel.

Commentaire
L’Edda en prose fut composée vers 1220 par Snorri Sturluson, le plus grand écrivain islandais du Moyen Âge. C’est à la fois une poétique destinée à préserver l’art des scaldes et un compendium de mythologie nordique. Elle se compose de trois grandes parties : la Gylfaginning (« Mystification de Gylfi ») qui résume les grands mythes scandinaves, le Skáldskaparmál (« Art poétique ») qui répertorie noms, métaphores et périphrases en usage dans la poésie scaldique et les élucide, et le Háttatal (« Dénombrement des mètres ») qui en expose et illustre les différents mètres.

Nous proposons ici le chapitre 23 de la Gylfaginning. L’incompatibilité d’humeur de Njǫrðr et Skaði et leur séparation inéluctable a certainement inspiré Tolkien pour l’histoire d’Aldarion et Erendis publiée dans les Contes et légendes inachevés. Merci à Anouck Faure pour l’enregistrement de la strophe de Skaði !

L’Edda en prose nous est parvenu par quatre manuscrits. Le texte donné ici suit pour l’essentiel la leçon du Codex Regius. La traduction est de François-Xavier Dillmann, parue chez Gallimard. Nous y avons mis la graphie des noms norrois sous leur forme normalisée.

Le texte est transcrit en runes germaniques ou futhark, de la série du futhark récent employé en Scandinavie du IXe au XIIe siècles. Les runes sont de la variété « à branches courtes », appelées également « runes de Rök » ou (de façon quelque peu impropre) « runes suédoises » ou « norvégiennes ». Nous nous sommes servis de la police Pfeffer Mediæval de Robert Pfeffer.  Ouvrir ce mode dans Glaemscribe

Références
Björnsson, Eysteinn. Jörmungrund. 🌍 Internet Archive.
Sturluson, Snorri. L’Edda : Récits de mythologie nordique. Traduit du vieil-islandais, introduit et annoté par François-Xavier Dillmann. Paris : Gallimard, 1991. 231 p. (L’aube des peuples). ISBN 2-07-072114-0.
Tolkien, John Ronald Reuel. Unfinished Tales of Númenor and Middle-earth. Edited by Christopher Tolkien. London: HarperCollins, 1998. 611 p. ISBN 0-261-10362-8.
Tolkien, John Ronald Reuel. Contes et légendes inachevés. Introduction, commentaire et carte établis par Christopher Tolkien. Traduction de Tina Jolas. Paris : Pocket, 2001. 3 vol. ISBN 2-266-11730-0 (vol. 1) & 2-266-11800-5 (vol. 2) & 2-266-11798-X (vol. 3).

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Dernière mise à jour du site : 22 septembre 2022. Nous contacter :